Eugène Gabana, le Pétrolier – Jeanne Delafosse, Camille Plagnet
Mardi 9 décembre, 14h, Cinémobile
En présence des réalisateurs.
>> Avant-première
France / 2014 / documentaire / 59 minutes / DCP / VOSTF
Sélection Cinéma du Réel 2014
Sélection Visions de Réel, Nyons, 2014.
Avoir 20 ans à Ouagadougou quand on est sans le sou. Chronique de la débrouille, manuel de survie en PPTE (Pays Pauvre Très Endetté), épopée matérialiste, Eugène Gabana, le Pétrolier raconte une certaine jeunesse pauvre aujourd’hui à Ouagadougou, Burkina-Faso à travers le quotidien d’Eugène, petit « affaire ma » de quartier, qui tente de se faire une vie entre petites embrouilles et grande débrouille.
Scénario Jeanne Delafosse, Camille Plagnet / Image Jeanne Delafosse / Son Camille Plagnet / Montage Florence Bresson / Musique Konono n°1 / Production L’Atelier documentaire / Soutiens Régions Haute-Normandie, Aquitaine.
Filmographie :Jeanne Delafosse : BAZAR (2006, cm doc.), ET QUE ÇA SAUTE ! (2013, cm).
Camille Plagnet : LA TUMULTUEUSE VIE D’UN DEFLATÉ (2009, cm doc.), LES DIFFICULTÉS DE LA PLAINE (2012, cm).
Eugène est un lycéen burkinabé de 20 ans qui, malgré un handicap, n’est jamais avare de bonnes combines. Sur la moto de son frère, il sillonne Ouagadougou en vendant des téléphones ici et là ou en préparant quelques arnaques pour ses copains. Ce qui plaÎt dans ce portrait d’Eugène le débrouillard c’est ce mouvement ininterrompu du personnage, comme une nécessité vitale. […] Malgré l’agitation permanente, on n’oublie jamais que les perspectives d’avenir sont réduites pour les jeunes du Burkina Faso. […] Ce qui frappe dans ce documentaire, c’est l’invisibilité des deux réalisateurs. Pourtant deux occidentaux avec une caméra, cela ne passe jamais inaperçu et cela suscite souvent des convoitises. Ici, Jeanne Delafosse et Camille Plagnet, nous font vivre la vie d’Eugène et de ses copains de l’intérieur comme si nous faisions partie du groupe. Les documentaristes ont expliqué l’aisance de cette réalisation par leur proximité avec les protagonistes du film : ils connaissent Eugène depuis 7 ans, l’on vu grandir et l’ont habitué, lui et ses amis, à la présence de la caméra. C’est ce genre de rapports de proximité qui a permis d’introduire des parts fictionnelles dans le récit. En résulte un objet étrange à la fois proche et distant du spectateur, suscitant perpétuellement la curiosité.
Eléonore Gilbert, L’Empire des images