Le-Paradis-3

Le Paradis – Alain Cavalier

Jeudi 11 décembre, 20h45, Ciné Vendôme
En présence du réalisateur.
>> Rencontre

France / 2014 / documentaire, expérimental / 1h10 / DCP / 1.85

Depuis l’enfance, j’ai eu la chance de traverser deux mini dépressions de bonheur et j’attends, tout à fait serein, la troisième. Ça me suffit pour croire en une certaine beauté de la vie et avoir le plaisir de tenter de la filmer sous toutes ses formes : arbres, animaux, dieux, humains… et cela à l’heure où l’amour est vif.
L’innocence, le cinéaste en a perdu une partie. C’est si délicat à repérer autour de soi, si difficile à ne pas perdre au tournage. Ma reconnaissance va à ceux que vous regarderez à l’écran.
Pour tenir tête au temps, j’ai une parade qui est de fouiller dans mon stock d’émotions et d’images anciennes. Non pour retrouver ce qui ne reviendra pas mais pour deviner dans l’hiver les signes du printemps.
Cela permet de recommencer encore une journée d’un pas aisé.
Alain Cavalier
Scénario, image, son, montage Alain Cavalier / Production Camera One / Distribution Pathé Distribution

Filmographie sélective : La Chamade (1968), Le Plein de super (1976), Thérèse (1986), Irène (2008), Pater (2011)

Une minicaméra numérique et, littéralement, des bouts de ficelle : tels sont les outils du cinéma d’Alain Cavalier depuis La Rencontre, il y a dix-huit ans. Mais jamais cette pauvreté de moyens revendiquée n’avait produit un film aussi généreux… (…)
Dans ce jardin des délices, un simple rollmops déclenche une extase quasi mystique, des branches mortes incarnent le miracle de la résurrection christique et un petit robot de métal rouge crève l’écran dans le rôle d’Ulysse pour une mise en scène incroyablement inventive de L’Odyssée. Le cinéaste filme comme les enfants font l’école buissonnière — avec liberté, audace et malice. Il déclenche le rire quand il teste les propriétés désoxy-dantes du Coca-Cola. Bouleverse avec l’hommage rendu à un bébé paon défunt, pour qui il entretient un mau-solée, bricolé avec un caillou et trois clous rouillés. Et il émerveille lorsqu’il crée l’une des scènes les plus érotiques vues depuis longtemps avec… deux pauvres jouets patinés par le temps qui s’accouplent au son du saxophone de Lester Young. Un enchantement.
Samuel Douhaire, Télérama, octobre 2014

 

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