Vincent n’a pas d’écailles – Thomas Salvador
Mercredi 10 décembre, 21h, Minotaure, en présence du réalisateur.
>> Avant-première
France / 2014 / fiction / 1h18 / DCP
Grand prix du jury, Festival du Film indépendant de Bordeaux 2014
Prix du public, Festival international du film de La Roche-sur-Yon 2014
Vincent a un pouvoir extraordinaire : sa force et ses réflexes décuplent au contact de l’eau. Pour vivre pleinement ce don, il s’installe dans une région riche en lacs et rivières, et suffisamment isolée pour préserver sa tranquillité. Lors d’une escapade aquatique, il est surpris par Lucie. Ils tombent amoureux mais Vincent hésite avant de lui dévoiler son secret. Une violente altercation pousse Vincent à utiliser sa force pour défendre un ami. La bagarre tourne mal, son don est découvert. Il décide de prendre la fuite…
Scénario Thomas Salvador, Thomas Cheysson, Thomas Bidegain / Image Alexis Kavyrchine / Son Laurent Gabiot, Jean Mallet, Olivier Dô Hùu / Montage Guillaume Saignol / Musique David Schommer, David Eggar / Interprétation Thomas Salvador, Vimala Pons, Youssef Hajdi, Nicolas Jaillet, Nina Meurisse / Production Christmas in July / Distribution Le Pacte / Soutiens Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Ciclic – Région Centre.
Filmographie : UNE RUE DANS SA LONGUEUR (2000, cm), LÀ CE JOUR (2001, cm), PETITS PAS (2003, cm), DANS LA VOIE : PORTRAIT D’UN GUIDE AU TRAVAIL (2004, cm/doc.), DE SORTIE (2006, cm), ROME (2009, cm).
Affublé d’un pouvoir aussi formidable que gênant, Vincent est comme un Aquaman qui n’aurait rien d’un justicier mais demanderait simplement le droit de vivre et d’aimer. Il est incarné à l’écran par Thomas Salvador, le réalisateur du film, qui est également acrobate, alpiniste et danseur, ce qui se voit. Vincent passe le plus clair de son temps à nager dans des eaux sauvages qui rappellent l’extraordinaire décor de L’Inconnu du lac d’Alain Guiraudie : ce sont bien les mêmes gorges du Verdon qui sont filmées ici.
Vincent n’a pas d’écailles est beaucoup moins farfelu que ce que pourrait laisser croire son séduisant pitch. C’est avant tout une comédie discrètement fantastique, très simple, limpide, modeste – jamais la fantaisie ne paraît forcée ou artificielle. Avec ce premier long métrage, Thomas Salvador réalise une épure de film de genre, d’une beauté parfois sidérante. Il faudrait presque ne rien dire sur l’argument du film pour garder secrète sa nature fantastique, et intact l’émerveillement ressenti lorsque pour la première fois, dans une magnifique scène de piscine nocturne, le héros dévoile à sa bien-aimée son pouvoir surnaturel.
Anna Marmiesse, critique, accreds.fr