LES PARAPLUIES DE CHERBOURG
Jacques DEMY
France / 1963 / fiction / 91 minutes / DCP / 1.85
Palme d’or Festival de Cannes 1964.
Madame Emery et sa fille Geneviève tiennent une boutique de parapluies. La jeune femme est amoureuse de Guy, un garagiste. Mais celui-ci part pour la guerre d’Algérie. Enceinte et poussée par sa mère, Geneviève épouse Roland, un riche bijoutier.
Scénario Jacques Demy / Image Jean Rabier / Montage Anne-Marie Cotret / Interprétation Catherine Deneuve, Anne Vernon, Nino Castelnuovo, Marc Michel / Production Parc Films, Madeleine Films / Distribution Ciné Tamaris.
Filmographie sélective : ATTAQUE NOCTURNE (1948, cm), LE BEL INDIFFÉRENT (1957, cm), LOLA (1961), LA BAIE DES ANGES (1962), LES DEMOISELLES DE ROCHEFORT (1967), PEAU D’ÂNE (1970), LADY OSCAR (1978), LA NAISSANCE DU JOUR (1980), UNE CHAMBRE EN VILLE (1982), LA TABLE TOURNANTE (1988).
Opéra de quatre sous transformé en tragédie mythique, ce film a la grâce des paris fous que l’on se lance sur un coup de tête. Adieu, pirouettes fantaisistes et envolées gratuites… Chanter devient aussi naturel que respirer. Jacques Demy aime et ose le lyrisme. S’il ressemble parfois à un enfant qui fait du coloriage en sifflant des comptines, méfiez-vous de l’eau qui dort à côté de la gouache lumineuse. Dans Les Parapluies de Cherbourg, les chansons aériennes camouflent la chamade des coeurs fragiles. Et les papiers peints bariolés cachent de profondes fêlures humaines. Dès le générique, Cassandre chuchote ses prémonitions. Rouges, bleus, verts, jaunes, roses, les parapluies défilent en cadence sur le pavé mouillé, avant de laisser la couleur noire fermer le cortège : quatre grands parapluies, deux petits… […] Un bonheur sans nuages ne dure jamais longtemps, semble pleurer Jacques Demy.
Marine Landrot, Télérama, juin 2009
Dimanche 8 décembre, 21h, Minotaure
En écho à l’invitation de l’écrivain Olivia Rosenthal et à la Mille lectures d’hiver.