EASTERN BOYS
Dimanche 8 décembre, 21h, Minotaure, en présence Edea Darcque
Robin CAMPILLO
France / 2013 / fiction / 124’ / DCP / 2.35 / Avant-première
Prix Orizontti au Festival de Venise 2013, Sélection au Festival international du film de Toronto 2013.
Ce sont des garçons venus de l’Est : des Polonais, des Russes, des Roumains… Les plus âgés ont peut-être 25 ans. Les plus jeunes, on ne sait pas. Ils traînent du côté de la Gare de l’Est. On peut penser qu’ils se prostituent. Muller, un homme discret, la soixantaine, a repéré l’un d’entre eux, Marek. Alors, un jour, il se lance et va lui parler. Le jeune homme accepte qu’ils se revoient le lendemain. Chez Muller. Et le lendemain lorsqu’on sonne à sa porte, Muller n’a aucune idée du piège dans lequel il s’apprête à tomber.
Scénario Robin Campillo / Image Jeanne Lapoirie / Son Olivier Mauvezin / Montage Robin Campillo / Interprétation Olivier Rabourdin, Kirill Emelyanov, Danil Vorobyev, Edea Darcque / Production Les Films de Pierre / Distribution Sophie Dulac Distribution / Soutien Région Aquitaine.
Filmographie : LES REVENANTS (2004).
Pour mon second film, j’ai voulu réaliser une oeuvre chapitrée qui me permettait de redistribuer les cartes perpétuellement et de faire plusieurs films différents en un seul. Le premier chapitre est une sorte de reportage Gare du Nord. On ne connaît pas encore les personnages et c’est au spectateur de s’attarder sur l’un ou l’autre membre du groupe. Second chapitre, je filme un rêve qui ressemble à un cauchemar. (…) Ensuite, le troisième chapitre focalise l’attention sur deux personnages et développe leur relation d’un point de vue intime. Le dernier chapitre (…) va encore dans une direction différente, mais il témoigne surtout d’une mutation. Les pouvoirs s’inversent et l’on assiste à une autre invasion… Je voulais montrer cette communauté sans papier de façon nuancée et montrer qu’un attachement était possible malgré tout. Les Roms ont vécu l’horreur de la guerre et d’autres drames traumatisants qui me sensibilisent, mais je ne voulais pas non plus en faire des anges. Le film parle aussi du rapport entre l’hospitalité et l’hostilité que Jacques Derrida a surnommé « l’hospitalité » : l’impression que l’hôte est aussi piégé par celui qu’il reçoit et inversement.
Entretien avec Robin Campillo, cineuropa.org, 10 septembre 2013.